L'Odyssée de Pi : de Ang Lee avec Suraj Sharma
Résumé : Après un naufrage, le fils d'un gardien de zoo se retrouve dans un radeau de survie, en compagnie d'un orang-outang, d'un zèbre, d'une hyène et d'un tigre du Bengale.
Ma note : 6/10
L'Odyssée de Photoshop
Sur 2h07 de film, il y a 40 minutes de trop. Toutes ces minutes se trouvent hors du bateau de Pi.
L’installation des personnages en Inde,
d'abord, est bien trop longue, surtout pour des rôles qui ne vont pas
beaucoup servir. Quitte à perdre du temps, il aurait mieux fallu
présenter le singe Orange Juice et la yenne, plutôt qu’un frère qui joue
deux scènes.
Le début fait aussi longuement l’éloge de la
spiritualité en présentant des aspects positifs des grandes religions
qui ont touché Pi. L’hindouisme avec ses dieux-super héros, le
christianisme avec l’amour que porte Dieu envers les tous les hommes, et
l’Islam avec… avec rien. Ils ont pas trouvé de meilleure explication
que de kiffer prier sur un sol sacré. Je ne pense pas que ça valait la
peine de passer autant de temps dessus, c’était explicable en une
phrase.
Ensuite, la fin et les parties de dialogues
avec le Pi vieux sont ennuyantes. On se croit dans Forest Gump avec un
mec nigaud qui raconte sa vie sur un banc. Ce procédé permet d’expliquer
aux spectateurs ce que les graphistes et directeurs artistiques
(nombreux à mon avis) n’arrivent pas à illustrer dans le film. On a donc
des long moments de flash-back continus sans problème, puis dès que ça
se complique, on fait intervenir le vieux Pi comme narrateur. L’histoire
de la dent sur l'île ou le départ du tigre par exemple. Cela fait un
peu aveu de faiblesse, mais bon, on va dire qu'ils visent le grand
public...
A part ce début, la fin, et ces pauses
canadiennes malheureuses, le pari photoshop du film remplit parfaitement
son rôle. Du cinéma grand spectacle avec des baleines bleues turquoises
brillantes et autres créatures scintillantes. La scène du naufrage, et
surtout le début de la survie sur le canot avec les animaux, sont
exceptionnels. C’est beau, c’est tendu, c’est émouvant.
Conclusion, je recommande le film malgré mes
réticences, parce que c’est du beau spectacle et que beaucoup de monde
lui pardonnera les erreurs que je décris.